La foule pendant la libération de Paris
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libération de Paris en 1944
Paris en été 1944
la foule dans Paris libéré en 1944

Dans les chars, l'odeur de l'huile chaude se mêlait à celle des fleurs et du vin, les filles aux jupes courtes s'y accrochaient au cou des hommes. Une kermesse, un show insolite, une arrivée de Tour de France un peu plus dangereuse que de coutume.

On imagine ces colonnes de chars et de half-tracks bourrés de gens armés jusqu'aux dents faisant irruption un beau matin d'été dans une ville de deux millions et demi d'habitants occupée par l'ennemi. Mais l'ennemi, prudemment, avait préféré se terrer dans des points d'appui solidement tenus plutôt que de baguenauder dans les rues. Alors, les Parisiens avaient pris sa place et envahi la chaussée.
A mesure qu'une colonne approchait de Paris, la foule se faisait de plus en plus dense, une foule de foire du Trône, colorée et bruyante. Elle allait et venait, au gré des combats, lançant des fleurs en posant des questions :
— Français ?
-- D'où venez-vous ?
— Vous ne connaissez pas Dupont ? Durand ?... Ils étaient chez de Gaulle. Et même avec un certain aplomb :
— Ça fait quatre ans qu'on vous attendait !
Un tireur ennemi embusqué sur un toit se mettait-il à tirer ? Une rafale de mitraillette claquait-elle ? Un combat entre chars s'engageait-il ? La foule refluait dans les immeubles, laissant la rue vide de couleurs et d'ovations, déserte, silencieuse et sinistre. Puis, tout aussi soudain, magiquement, la foule bigarrée, mouvante, heureuse, revenait battre les murs, les trottoirs, notre sillage de ses vagues, ses remous rutilants, son choeur inoubliable, de place en place, de carrefour en carrefour.

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